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Le Canada abrite dans ses eaux les espèces de baleines les plus majestueuses du monde – du rorqual à bosse au grand rorqual bleu. Malheureusement, plusieurs de ces espèces magnifiques sont menacées ou même en voie de disparition. Il est temps pour nous d’intervenir si nous voulons sauver ces animaux. Pour commencer, il nous faut faire certaines recherches pour savoir quelles sont les zones de prédilection des baleines à l’intérieur de nos eaux. Une fois ceci établi, le gouvernement sera en mesure de créer des aires protégées autour de leurs habitats vulnérables. Cet été, la Fédération canadienne de la faune s’est impliquée dans le projet Whales, Habitat and Listening Experiment (WHaLE), une expérience de recherche et d’écoute des grandes baleines canadiennes dans l’Atlantique du Nord-Ouest.

La carte - la description
La carte

Suivez-nous pour découvrir où se cachent la baleine noire de l’Atlantique Nord, le rorqual à bosse, le rorqual bleu et bien d’autres.

   
 


  
Whale picture
Nos recherches

À l’été 2016, trois planeurs sous-marins sans pilote se glisseront dans l’océan Atlantique et en fendront les eaux afin de détecter et d’enregistrer les sons produits par les baleines. Équipés d’hydrophones (des microphones sous-marins), ces drones se mettront à la recherche de baleines. Quand ils en auront entendu, ils enverront les données sur les types de baleines rencontrés et sur leur position au laboratoire de l’Université Dalhousie consacré aux baleines, aux poissons et aux particules pour les faire valider. Les données sur la position en temps quasi réel de ces cétacés seront aussi transmises aux responsables du trafic maritime et même à la Marine. Nous espérons qu’avec cette information, on pourra éviter les collisions entre les navires et les baleines.

Quel est le but de ce projet ? Ce travail très important permettra :

  • De surveiller les populations de grandes baleines, leurs habitats et le climat océanique sur de vastes sections de l’océan;
  • D’étudier l’écologie, les habitats et la dynamique des populations de grandes baleines;
  • D’observer la présence et les migrations de baleines dans leurs habitats clés en temps quasi réel;
  • De réduire le risque de collisions entre les navires et les baleines et, par conséquent, les blessures et les décès.

Nos outils

Le projet WHaLE et ses nombreux partenaires disposent d’outils plutôt cool pour effectuer ce travail important. Les enregistreurs à hydrophones et les planeurs sous-marins sont deux exemples de gadgets de haute technologie qui servent à localiser et à observer les cétacés, mais il y en a d’autres que vous pourriez trouver à la maison ! Fouillez un peu dans notre boîte à outils !

Good Ol’ Binoculars on Board a Boat or an Airplane

De bonnes vieilles jumelles pour le bateau ou l’avion

De bonnes vieilles jumelles pour le bateau ou l’avion

Habituellement, la recherche de baleines se fait à bord d’un bateau ou d’un avion au moyen de jumelles. C’est une tâche difficile, car ces animaux passent la majeure partie de leur temps sous l’eau, loin des regards. Cela dit, un observateur disposant de plusieurs années de formation peut non seulement repérer une baleine dans les vagues quand elle remonte respirer à la surface, mais aussi en identifier l’espèce en fonction de différences subtiles dans sa forme et dans ses marques. Il arrive que chaque membre d’une espèce donnée ait des marques distinctes, et les observateurs gardent des catalogues photographiques de ces animaux pour suivre leurs mouvements et les populations.

Mise en service d’un enregistreur AMAR

Mise en service d’un enregistreur AMAR

Enregistreurs acoustiques
Les baleines produisent des sons particuliers qu’il est possible d’enregistrer au moyen d’hydrophones. Cet été, les chercheurs ont déployé 30 enregistreurs à hydrophones un peu partout sur le fond marin du plateau continental et de son rebord, de la mer du Labrador au sud de la Nouvelle-Écosse, pour y enregistrer les sons des baleines à longueur d’année.


Mise en service d’un planeur sous-marin

Planeurs sous-marins
Les chercheurs commencent à étudier les habitats des baleines en haute mer à l’aide de planeurs. Non seulement ces drones sont-ils équipés d’hydrophones pour enregistrer les sons produits par les baleines et pour transmettre des données, ils sont aussi munis d’instruments pour mesurer différentes caractéristiques des habitats des baleines, comme la température et la nourriture disponible dans la colonne d’eau. Les chercheurs analyseront ces renseignements afin de déterminer les zones que certaines espèces occupent et leurs raisons de le faire. Ces données seront également utiles pour la planification des efforts de conservation.

Nos partenaires

Ce site Web est le fruit d’un partenariat entre la Fédération canadienne de la faune, le projet WHaLE du réseau MEOPAR, twitter @meoparwhale, Pêches et Océans Canada – Division des sciences de l’océan et des écosystèmes, le Canadian Whale Institute, l’Ocean Tracking Networket l’institut océanographique de Woods Hole, qui a mis au point le système de détection et de classification en temps réel des baleines employé par les planeurs (pour voir plus de données en temps réel du Canada et des États-Unis : dcs.whoi.edu, twitter @robots4whales). Le projet WHaLE reçoit l’appui de 20 organisations collaboratrices. Le contenu de ce site Web a été préparé par Kim Davies, Sean Brillant, Hilary Moors-Murphy, Moira Brown, Christopher Taggart, Hansen Johnson, Delphine Durette-Morin, Danielle Moore et Mark Baumgartner, avec l’aide et le soutien de plusieurs autres. Les photos de baleines noires nous ont été aimablement fournies par le Canadian Whale Institute et le New England Aquarium.

Meopar CWF WHaLE
Martrans Shipping Federation of Canada Pêches et Océans Canada - Division des sciences de l’océan et des écosystèmes University of Victoria Raincoast Conservation
Programme des planeurs de l’Ocean Tracking Network NDAA Earch NC Canadian Whale Institute WWF Bell Aliant Dalhousie Marine Affairs Program
New England Aquarium Irving exact Earth Jasco Dalhousie University Turbulent Research L’institut océanographique de Woods Hole
Les baleines

Quels types de baleines espérez-vous rencontrer ? On retrouve plus de 30 espèces de baleines, petites et grandes, dans les eaux canadiennes. Les dix plus imposantes d’entre elles sont celles qu’on appelle les « grandes baleines ». Étant donné que ces animaux passent la plupart de leur temps sous la surface de l’eau, ils emploient des sons pour communiquer, pour naviguer et parfois pour trouver de la nourriture. Chez certaines espèces, comme le rorqual bleu, les baleines émettent des sons de basse fréquence très simples qui leur permettent de communiquer les unes avec les autres sur de longues distances pouvant atteindre des centaines de kilomètres. D’autres espèces ont un répertoire de sons plus varié. Le rorqual à bosse, par exemple, adopte un nouveau chant chaque année. Apprenez-en davantage au sujet de ces espèces et écoutez leurs jolis sons en cliquant ici.

gray whale

BALEINE GRISE Eschrichtius robustus
Longueur :Jusqu'à 15 m
Poids : Jusqu'à 40 tonnes
Aires de répartition : Eaux tropicales (hiver), tempérées et subpolaires (été) du monde entier
Alimentation : Zooplancton benthiquebr /> Faits étonnants : La population du Pacifique occidental est gravement menacée, tandis que la population du Pacifique oriental prospère avec plus de 20 000 individus. C'est la seule grande baleine qui se nourrit de minuscules crustacés zooplanctoniques vivant sur et dans la boue du plancher océanique; elle les mange en se tournant sur le côté pour avaler les sédiments.

humpback whale

LE RORQUAL À BOSSE Megaptera novaeangliae
Longueur : Jusqu’à 14 m
Poids : Jusqu’à 45 tonnes
Aires de répartition : Eaux tropicales (en hiver), tempérées et subpolaires (en été) partout dans le monde
Alimentation : Krill, zooplancton et petits poissons
Faits étonnants : Dans les zones d’hivernage, les mâles de l’espèce font des chants complexes qui durent des heures et qui peuvent s’entendre jusqu’à une distance de 30 km. Ce rorqual est celui qui migre le plus loin de tous les mammifères pour rejoindre ses aires d’été, le record étant de 8300 km.

minke whale

LE PETIT RORQUAL Balaenoptera acutorostrata
Longueur : Jusqu’à 10 m
Poids : Jusqu’à 10 tonnes
Aires de répartition : Partout dans l’hémisphère nord, eaux tropicales et subtropicales (en hiver), eaux subarctiques (en été)
Alimentation : Krill, zooplancton et petits poissons en bancs
Faits étonnants : Pour se nourrir, il se lance vers des bancs de poissons en avalant de grandes quantités d’eau.

fin whale

LE RORQUAL COMMUN Balaenoptera physalus
Longueur : Jusqu’à 27 m
Poids : Jusqu’à 80 tonnes
Aires de répartition : Eaux profondes du large dans tous les grands océans, principalement des latitudes tempérées à polaires (en été) et dans les eaux tropicales (en hiver)
Alimentation : Krill, petits poissons en bancs et calmar
Faits étonnants : C’est le deuxième plus grand animal de la planète après le rorqual bleu.

sperm whale

LE GRAND CACHALOT Physeter macrocephalus
Longueur : Jusqu’à 16 m
Poids : Jusqu’à 45 tonnes
Aires de répartition : Eaux du large partout dans le monde, eaux tempérées et subpolaires (en été) et eaux tropicales (en hiver)
Alimentation : Grands calmars, requins, raies et poissons
Faits étonnants : Les femelles établissent des liens durables entre elles. L’unité familiale se compose en moyenne de 12 femelles et de leurs petits. C’est la seule des grandes baleines qui a des dents.

sei whale

LE RORQUAL BORÉAL Balaenoptera borealis
Longueur : Jusqu’à 16 m
Poids : Jusqu’à 20 tonnes
Aires de répartition : Les eaux du large partout dans le monde, eaux tempérées et subpolaires (en été) et eaux tropicales (en hiver)
Alimentation : Zooplancton
Faits étonnants : Le plus vieux rorqual connu dans la nature a vécu jusqu’à 74 ans. Il migre sur une distance de plus de 4000 km (les trois quarts de la largeur de l’océan Atlantique) en deux mois à peine.

right whale

LA BALEINE NOIRE DE L’ATLANTIQUE NORD Eubalaena glacialis
Longueur : Jusqu’à 18 m
Poids : Jusqu’à 70 tonnes
Aires de répartition : Eaux côtières subtropicales à subarctiques peu profondes de l’Atlantique Nord.
Alimentation : Principalement du zooplancton
Faits étonnants :
Les fanons de la baleine noire peuvent atteindre 2,4 m de longueur.Il ne resterait que 500 de ces cétacés dans l’Atlantique Nord.

blue whale

LE RORQUAL BLEU Balaenoptera musculus
Longueur : Jusqu’à 33 m
Poids : Jusqu’à 200 tonnes
Aires de répartition : Eaux du large dans le monde entier, eaux tempérées (en été) et eaux tropicales (en hiver)
Alimentation : Krill, zooplancton et poisson
Faits étonnants : C’est le plus grand animal connu à avoir vécu sur la planète ! Il peut ingérer jusqu’à quatre tonnes de krill en une seule journée. Il peut émettre des sons plus forts que ceux d’un avion à réaction.

    Les menaces pesant sur les baleines

    Pour protéger les baleines, il faut d’abord savoir où elles se trouvent si l’on veut réduire les effets nuisibles de l’activité humaine dont elles peuvent être victimes et aider le gouvernement à établir des aires protégées autour de leurs habitats vulnérables.

    Certains habitats de baleines importants du Canada atlantique sont maintenant des aires marines protégées. Cela dit, ces zones représentent moins d’un pour cent du plateau continental atlantique canadien. Comment pouvons-nous protéger les baleines des menaces dans le reste du plateau continental ? Le gouvernement du Canada a décidé d’agir en s’engageant à ce que dix pour cent des océans du pays soient déclarés des aires marines protégées d’ici 2020. Les données recueillies pendant nos recensements joueront un rôle crucial dans la création de ces aires protégées, nous permettant ainsi de protéger un plus grand nombre de cétacés.

    Si nous n’agissons pas, des menaces comme les collisions avec des navires, l’empêtrement dans les engins de pêche, le changement climatique et la pollution sonore continueront de mettre nos majestueuses baleines en danger.

    Ship Strikes
    Photo : NOAA, HIHWNMS
     

    Les collisions avec des navires

    Les collisions avec des bateaux sont une des principales causes des décès recensés chez les grandes baleines, et toutes les espèces de grandes baleines ont déjà été victimes de telles collisions. Plusieurs industries différentes exploitent de grands navires qui constituent un danger pour les baleines; ces secteurs comprennent l’industrie du transport maritime (saviez-vous que 90 per cent de tous nos biens sont transportés par navire ?) et celle du pétrole et du gaz (transport par pétrolier), les bateaux de croisière et de plaisance, ainsi que les forces armées et la garde côtière.

    Le risque de collisions avec des navires s’accroît quand l’aire d’agrégation des baleines croise leur parcours, et les accidents mortels augmentent avec la vitesse du bateau. Des études ont démontré que les baleines à fanons n’essaient pas d’éviter les navires qui arrivent vers eux. Elles peuvent même adopter des comportements qui augmentent le risque de collision, comme remonter à la surface. Heureusement, des limites de vitesse ont été imposées pour certains habitats vulnérables de baleines, et des mesures de déroutement ont été adoptées afin de réduire les risques.

    Entanglement in Fishing Gear
    Photo : Florida Fish and Wildlife Conservation Commission
     

    L’empêtrement dans les engins de pêche

    L’empêtrement dans les engins de pêche est l’une des principales causes de mortalité des baleines - sans oublier la souffrance de celles, empêtrées, qui tirent de l’équipement de pêche pendant une longue période. Si certaines baleines arrivent à se dégager elles-mêmes, bien d’autres meurent à la suite d’un empêtrement.

    Toutes sortes d’engins de pêche peuvent provoquer un empêtrement, y compris les palangres, les filets dérivants, les casiers, les pièges et les filets maillants. Les baleines noires de l’Atlantique Nord, en voie de disparition, y sont particulièrement vulnérables – on constate en effet que 75 pour cent des baleines noires portent des cicatrices correspondant à celles causées par un empêtrement. Il n’existe actuellement au Canada aucun règlement sur les pêcheries visant à protéger les animaux de ce danger, bien que les pêcheurs fassent de leur mieux pour prendre des mesures de réduction des risques.

    Noise pollution
    Photo : Jennifer Gatzke, NEFSC/NOAA
     

    La pollution sonore

    Les baleines utilisent une forme de communication acoustique pour se retrouver dans le vaste océan; certaines espèces s’en servent aussi pour naviguer et pour trouver de la nourriture. Un milieu océanique sans perturbations acoustiques leur est essentiel pour communiquer et pour localiser leurs proies. Malheureusement, plusieurs secteurs de l’industrie maritime produisent énormément de bruit dans les bandes de fréquences qu’emploient les baleines. La prospection sismique, par exemple, requiert de grandes quantités d’énergie acoustique élevée pour trouver les réserves souterraines de pétrole et de gaz. Les militaires, pour leur part, emploient des sonars pour localiser les bateaux et les sous-marins. Enfin, les moteurs des grands navires génèrent des sons forts à basse fréquence. Ces sons peuvent causer des dommages auditifs aux baleines, réduire leur aire de communication et perturber leur comportement naturel.

    Climate Change
    Photo : NOAA
     

    Le changement climatique

    Les grandes baleines migrent de leurs aires de mise bas dans les régions tropicales et subtropicales à leurs aires d’alimentation des régions tempérées et subarctiques, où abondent les grandes biomasses de zooplancton et de petits poissons dont elles se nourrissent. Les chercheurs savent que la répartition et les mouvements migratoires de nos baleines dépendent de l’endroit où se trouvent leurs proies. Avec le réchauffement planétaire et la fonte des calottes glaciaires des pôles, on s’attend à ce que la circulation océanique emprunte d’autres voies. Nous craignons que les proies dont les baleines dépendent aient à se déplacer, affectant ainsi ces dernières à leur tour.

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    Nous vous invitons à participer à notre recherche des grandes baleines du Canada. Cette carte est la clé; nous devrons y revenir souvent pour ne pas perdre la trace de ces mammifères fuyants. Les lignes sur la carte représentent le parcours des planeurs qui cherchent les baleines un peu partout, tandis que les cétacés eux-mêmes apparaissent sous la forme de points aux endroits où on entend leurs sons !

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    Nous publierons des messages tout l’été sur nos découvertes, sur les menaces qu’affrontent les baleines et sur leur existence unique ! Pour les lire, commencez ici !

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